La mise à jour du Nutri-Score, déployée en 2024 sous l’appellation Nutri-Score 2.0, bouleverse la grille de lecture des consommateurs face aux boissons sucrées, au fromage et à l’huile d’olive. L’algorithme, affiné grâce à l’intégration de nouvelles données épidémiologiques, ambitionne d’offrir un balisage nutritionnel plus précis et différencié selon les catégories d’aliments. Ces révisions s’accompagnent d’ajustements notables tant pour les industriels que pour les circuits de distribution. Comprendre les nouveaux critères de calcul, les mécanismes d’affichage réformés et les spécificités sectorielles s’avère indispensable pour naviguer dans ce paysage nutritionnel en mutation.
Le fonctionnement actualisé du Nutri-Score 2.0 et ses principes d’affichage
Le Nutri-Score 2.0 se distingue par un affichage clair, de A en vert foncé à E en rouge, qui se révèle d’une aide précieuse en rayon. Désormais, ce score repose sur une analyse plus fine des nutriments, où chaque ingrédient favorable – fibres, protéines, fruits – et défavorable – sucres, sel, acides gras saturés, énergie – influe de façon plus représentative sur la note attribuée pour 100 g ou 100 mL.
Depuis mars 2025, un logo « Nouveau calcul » se greffe obligatoirement sur l’étiquette pendant deux ans pour indiquer la transition. Je trouve que cette transparence dynamise la compréhension du consommateur, notamment lorsqu’on croise l’écoscore ou le score NOVA, souvent visibles dans les applications telles qu’Open Food Facts.
Cette version, adoptée dans sept pays, ambitionne de rapprocher les standards européens pour une lecture partagée et pertinente au sein de l’UE.

Les motifs et enjeux de la réforme de l’algorithme en 2024
L’ajustement du Nutri-Score 2.0, orchestré par un collège d’experts, répond à la nécessité de refléter fidèlement les avancées scientifiques et la cartographie nutritionnelle européenne actuelle. La nouvelle mouture affine la tolérance aux sucres et matières grasses, particulièrement pour les boissons sucrées et le fromage.
Cette refonte ambitionne d’optimiser la prévention des maladies métaboliques grâce à une grille d’évaluation plus discriminante et lisible. Le secteur agroalimentaire adapte désormais son offre aux exigences européennes et scientifiques.
Représentation graphique de lignes électriques abstraites illustrant le changement d’algorithmie en 2024.
L’impact spécifique du nouvel algorithme sur les boissons sucrées
Le Nutri-Score 2.0 chamboule le paysage des boissons sucrées. L’algorithme, désormais plus sévère avec la densité en sucres simples ou ajoutés, rétrograde les sodas classiques — mais aussi les boissons lactées sucrées et boissons végétales — qui étaient parfois autrefois mieux notées. Un exemple flagrant : des laits aromatisés notés A ou B se retrouvent aujourd’hui en D ou E.
Ce déclassement s’accentue si la recette incorpore des édulcorants : +4 points de pénalité, pour éviter l’illusion d’une boisson « saine » parce que “light”. En pratique, aucun soda light ne peut décrocher la lettre A, une vraie claque pour l’industrie.
Meilleur score pour les boissons très peu sucrées
Les alternatives à moins de 2 g de sucre pour 100 mL ressortent gagnantes. Une boisson infusée maison ou une eau aromatisée naturellement gagne donc en attractivité. Cela encourage clairement l’innovation côté boissons « low sugar » pour qui veut s’imposer sur le rayon.
Redéfinition des catégories et incitations à la reformulation
Autre virage : la classification des boissons lactées et végétales comme boissons — et non plus comme aliments solides — conduit à un tri bien plus strict selon sucres et acides gras saturés. À mon sens, cette granularité force les marques à aller au-delà de la cosmétique : moins de sucre, moins d’additifs, ou la sanction tombe.
La nouvelle grille d’évaluation pour le fromage en 2024
Avec Nutri-Score 2.0, la classification des fromages bénéficie d’un ajustement chirurgical : l’algorithme pèse plus finement matières grasses saturées et sel en fonction du type de fromage. L’emmental, moins salé et plus riche en calcium, grimpe d’un cran (D vers C), tandis que les pâtes riches en lipides stagnent voire régressent.
Clairement, les industriels voient dans cette nouvelle grille un signal : maximiser protéines et calcium, réduire sel et acides gras saturés. Même les desserts lactés sucrés ou ultra-transformés subissent un frein — logique et salutaire s’il faut mon avis sur la question.
Pour approfondir, je vous recommande la lecture de ce panorama agroalimentaire très complet.
Les critères spécifiques au scoring de l’huile d’olive et des huiles végétales
Le Nutri-Score 2.0 affine sa grille sur les huiles, valorisant davantage l’huile d’olive extra vierge qui décroche désormais un score B, grâce à son profil en acides gras mono-insaturés et sa richesse en antioxydants. Ce raffinement de l’algorithme distingue nettement les huiles nobles des huiles raffinées ou très transformées, toujours pénalisées dans la nouvelle évaluation.
Fini le traitement uniforme : ce système surligne la qualité nutritionnelle des huiles peu transformées, tout en sensibilisant le consommateur aux bienfaits d’une huile pressée à froid. D’un point de vue personnel, j’applaudis l’impact pédagogique de cette évolution, qui pousse à sélectionner des huiles bénéfiques, révélant des distinctions fondamentales rarement vues en rayon agroalimentaire. Pour en savoir plus sur les mutations actuelles du secteur, vous pouvez consulter cette analyse du secteur agroalimentaire.
Les avancées sur la différenciation entre aliments, ultra-transformation et limites du Nutri-Score 2.0
Le Nutri-Score 2.0 affine sa grille en intégrant davantage la teneur en fibres, protéines et « bonnes » graisses, tout en considérant l’accumulation d’additifs ou de sucres. Parallèlement, l’usage du score NOVA s’intensifie auprès des industriels soucieux d’informer sur le niveau d’ultra-transformation.
Toutefois, plusieurs biais subsistent : portions, qualité de la matière première ou mode de transformation ne sont pas évalués, et le système se prête toujours à l’optimisation superficielle. Pour une analyse fine, il reste donc recommandé de croiser Nutri-Score et degré de transformation (précisions sur la transformation alimentaire).

Mise en œuvre, obligations réglementaires et adaptation industrielle au Nutri-Score 2.0
L’adoption du Nutri-Score 2.0 impose aux industriels une révision minutieuse de leurs process : deux ans, entre mars 2025 et mars 2027, sont accordés pour aligner tous les emballages sous peine de sanctions. Ce laps est jalonné par l’apposition obligatoire du logo « Nouveau calcul » sur les packs concernés, une subtilité qui limite la confusion en magasin, mais peut engendrer des surcoûts logistiques et une pression sur la chaîne graphique.
- Auditer dès maintenant les références concernées et anticiper la révision des recettes, notamment dans les gammes impactées, optimise la transition.
- Former les équipes marketing et qualité au nouveau référentiel Nutri-Score facilite une lecture homogène et évite les erreurs d’étiquetage.
- S’appuyer sur des outils digitaux (scanners, plateformes) pour actualiser l’information auprès du consommateur renforce la confiance envers la marque.
- Investir dans l’amélioration du profil nutritionnel, même sans modification de la recette, nourrit la démarche RSE et la crédibilité de l’entreprise.